TOURISME

De l’océan de sable à l’Atlantique, la Mauritanie offre aux visiteurs toute la palette des paysages sahariens et des côtes vierges, labellisés Patrimoine mondial de l’Unesco.

La côte atlantique, longue de 750 kilomètres, abrite le parc national du Banc d’Arguin. Cette réserve, dont l’accès est strictement réglementé, accueille sur plus de 12 000 km2 une variété considérable de poissons, de mammifères marins et d’oiseaux. Au nord du Banc d’Arguin se pratique la pêche au gros dans la baie de l’Etoile.

Les plus beaux exemples de patrimoine bâti sont répertoriés dans les villes anciennes (Chinguetti, Ouadâne, Tichit, Rachid, Tidjikja et Oualâta), érigées la plupart du temps sur des promontoires ou accrochées au flan d’une falaise.

L’imposante largeur des murs et un réel enfouissement de ces maisons dans le sol confèrent à ces habitations une excellente isolation thermique. Les murs, le plus souvent en pierres sèches tenues entre elles par un mélange de paille et de terre, sont recouverts d’un crépi en banco, une sorte de pisé. L’intérieur de ces maisons est souvent labyrinthique, la succession de pièces, d’escaliers et de terrasses devait dissuader de s’y aventurer les auteurs de pillages pratiqués lors des razzias.

Sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO

Anciens ksours de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata

Cités fondées aux XIe et XIIe siècles pour répondre aux besoins des caravanes traversant le Sahara, ces centres marchands et religieux devinrent des foyers de la culture islamique. Ils ont remarquablement préservé un tissu urbain élaboré entre le XIIe et le XVIe siècle, avec leurs maisons à patio se serrant en ruelles étroites autour d'une mosquée à minaret carré. Ils témoignent d'un mode de vie traditionnel centré sur la culture nomade des populations du Sahara occidental.

Ces cités médiévales conservées recèlent une morphologie urbaine spécifique sauvegardée avec des passages étroits et sinueux, des maisons organisées autour de cours centrales et une architecture originale de pierres décoratives. Elles constituent aussi des exemples éminents de l'adaptation de la vie urbaine aux conditions climatiques du désert, tant dans les systèmes de construction que dans l'aménagement de l'espace et des pratiques agricoles.

Les quatre villes étaient des centres prospères d'où a rayonné une intense vie culturelle et religieuse. Ces ksour se trouvant dans les limites méridionales de la zone saharo-sahélienne ont constitué au fil des temps des étapes incontournables pour la circulation des caravanes reliant le nord de l'Afrique et la région des fleuves ouest africains, mais aussi toute la zone de la savane.



Le Parc national du Banc d’Arguin

Le Banc d'Arguin est une des zones les plus importantes au monde pour les oiseaux nicheurs et les échassiers migrateurs d'origine paléarctique. Situé le long de la côte atlantique, ce parc est formé de dunes de sable, de zones côtières marécageuses, de petites îles et d'eaux littorales peu profondes. L'austérité du désert et la richesse biologique de la zone marine créent un paysage terrestre et marin exceptionnellement contrasté.

De vastes tourbières, des bancs de sable, des herbiers marins et des mangroves entretiennent une vie abondante, abritant plus de deux millions d’oiseaux de rivage qui y hivernent, venusd’Europe, de Sibérie et du Groenland. Un climat doux et des perturbations humaines minimes ont fait de ce parc l’un des plus importants sites de reproduction au monde pour les flamants roses, les bécasseaux falcinelle, les pélicans et les sterninae. Des tortues, requins et raies et des centaines d’espèces de poissons rendent les eaux avoisinantes parmi les plus productives zones de pêche au monde.

Depuis la création du parc, les embarcations motorisées sont interdites et le Parc national du Banc d’Arguin demeure la zone de pêche exclusive des populations résidentes de pêcheurs à la voile : les Imraguen. Ceux-ci constituent une communauté d’environ 2.000 personnes réparties en une dizaine de villages côtiers. Traditionnellement, les hommes pêchaient du mulet et les femmes le transformaient en huile de poisson, tichtar (poisson séché) et poutargue.

Sites inscrits sur la liste indicative du Patrimoine Mondial

Trois sites mauritaniens sont inscrits sur la Liste indicative du patrimoine mondial

Le paysage culturel d'Azougui se compose de plusieurs structures dont l'existence est étroitement liée au milieu. Cette palmeraie, la plus ancienne de la région, compte maintenant plus de vingt mille palmiers et conserve encore le système traditionnel de canalisation et d'exploitation. Première capitale des Almoravides, une forteresse construite en pierre sèche comporte un mur d'enceinte et plusieurs concessions. Cette forteresse a été agrandie au fil des temps, ce qui se justifie par l'urbanisation à l'intérieur du mur de l'enceinte sur un périmètre de plusieurs kilomètres. Le site a été signalé en 1068 par El Bekry et plusieurs autres chroniqueurs arabes l'ont mentionné. Le mouvement almoravide est une formation politique très importante qui naquit au sein des tribus Sanhaja de Lemtouna et Guedala en Adrar Mauritanien, sous l'autorité d'un chef spirituel d'une rigueur religieuse extraordinaire, Abdullah Ibn Yassin. Ce mouvement a pu unifier l'Afrique occidentale, le Maghreb et la péninsule ibérique pendant plusieurs siècles, après avoir investi l'empire du Ghana, les Idrissides et le royaume de Bourghouata. C'est Théodore Monod qui établit un premier plan du site détaillé par Mauny plus tard. Les fouilles du site commencèrent en 1979 et se poursuivent actuellement. Les objets archéologiques exhumés fournissent une information éloquente sur le rôle que jouait le site dans le commerce transsaharien à travers la céramique et le verre, tous importés d'horizons différents, notamment le Maghreb, la péninsule ibérique et le Proche Orient. En outre la tradition orale fournit des témoignages cohérents et concordants sur le rôle de l'Imam El Mejdhoub, personnalité mythique et religieuse d'envergure et son adepte l'Imam El Hadramy El Morady dont la tombe se situe au coeur du site et dont l'oeuvre manuscrite « El Ichara-Vy Tadbiri El Imara » fut la première en politique dans la région.

Le site de Kumbi Saleh, capitale de l'Empire du Ghana, a été découvert en 1914 par Bonnel de Mezière, mais il n'a été fouillé qu'à partir de 1939 lorsque Thomassey, Mauny et Lazartigues ont dégagé plusieurs concessions d'une architecture exceptionnelle et d'une richesse extraordinaire en matériel archéologique. A partir de 1960, Serge Robert et Sophie Berthier ont entamé la fouille de nouvelles concessions et en particulier la mosquée qui est considérée actuellement la plus ancienne et la plus grande mosquée de l'Afrique de l'Ouest remarquablement restituée par l'archéologie. Parmi les objets archéologiques exhumés apparaissent des plaques épigraphiées très originales, une étonnante côte de mailles et de rares objets métalliques. La plus ancienne date du site remonte au 4ème siècle, mais son abandon n'est attesté que vers la moitié du 13ème siècle. Le site est un ensemble architectural extraordinaire dont le périmètre dépasse 10 km. L'Empire du Ghana, est selon les auteurs anciens, l'organisation politique la plus importante dans la région, pendant cette période et il avait sous son autorité un grand nombre de royaumes, ce qui lui a permis le contrôle du célèbre commerce de l'or soudanais et ceci jusqu'à l'avènement de la conquête almoravide qui a changé considérablement le mode de vie à Kumbi Saleh.

Tegdaoust fut une étape incontournable du commerce et de l'industrie métallurgique de l'or, du fer et du cuivre ; elle était certainement la première étape sur la route liant le Maghreb et le pays soudanais. Cette cité a connu un commerce florissant de l'or et des activités socio-économiques très aisées pendant plusieurs siècles. Le site archéologique date du 8ème siècle, mais il a connu plusieurs périodes d'occupation qui perdurent dans le temps jusqu'au 13ème siècle. Entre 1050 et 1070, le site, qui jusqu'à cette date était sous l'autorité de l'Empire du Ghana, a été conquis par les Almoravides. Les fouilles du site ont montré l'évolution de l'architecture et de la vie humaine dans un milieu qui connaît une croissance de l'aridité et elles ont dégagé des objets très significatifs dans le commerce et l'industrie de l'or, dont une balance, vraisemblablement la plus ancienne de la région.

Lu sur http://whc.unesco.org

BACoMaB

Le BACoMaB Trust Fund est un mécanisme de financement durable créé pour soutenir les efforts du Gouvernement en matière de conservation de la biodiversité et de développement des zones bénéficiaires en Mauritanie. Il a accordé depuis 2014, des subventions pour un montant total de 1,6 millions € aux parcs nationaux. Les fonds du BACoMaB proviennent de l’Etat, de la coopération allemande (KfW et GIZ), de la Fondation MAVA, de l’Agence française de développement (AFD), du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et de l’Union européenne.

Dans la presse...

« Le désert est beau parce qu'il est propre et ne ment pas »
Théodore Monod