MINES
Le contexte géologique de la Mauritanie se caractérise par la présence des 4 ensembles géologiques que sont la dorsale R’Gueïbat, le bassin de Taoudeni, la chaîne des Mauritanides et le bassin côtier.
Dans un rapport détaillé, le Centre mauritanien d’analyse de politiques dresse le géo-portrait du pays.
La dorsale R’Gueïbat, portion septentrionale du craton ouest-africain, est constituée de terrains archéens (âges supérieurs à 2,5 milliards d’années) et paléo-protérozoïques (âges entre 1 et 2,5 milliards d’années) ; on trouve dans ce domaine cratonique des gisements d’or et de fer et des indices identifiés d’or, de fer, de cuivre, de nickel, de lithium, de béryl, de wolfram, d’uranium et des éléments du groupe du platine. De même, des kimberlites ont été mises en évidence dont certaines sont diamantifères. Compte tenu des ressources minières de domaines géologiques comparables, il est légitime d’avancer que la dorsale R’Gueïbat constitue un potentiel minier de première importance.
Le bassin sédimentaire de Taoudeni, qui est le plus grand bassin de l’Afrique de l’Ouest, est recouvert par des séries essentiellement infracambriennes et paléozoïques peu déformées. Sa bordure septentrionale recèle des structures favorables (telles que les kimberlites) à la présence de substances minérales et d’importantes minéralisations de phosphate et de cuivre y ont été découvertes ; il en est de même des structures telles que les kimberlites favorables à la présence de substances minérales dont les diamants.
La chaîne des Mauritanides, qui ceinture à l’ouest le craton ouest-africain est composée de formations sédimentaires et métamorphiques fortement plissées et tectonisées durant des événements orogéniques dont le plus marquant est l’événement hercynien (âge d’environ 300 millions d’années). Elle renferme de nombreuses minéralisations d’or, de cuivre, de chrome, cobalt et de terres rares. C’est dans cette chaîne que se trouve le gisement de cuivre-or d’Akjoujt.
Le bassin côtier de Mauritanie-Sénégal est un bassin de marge passive qui s’est mis en place à la suite de l’ouverture de l’Atlantique. Il dispose d’un plateau continental très développé ; il est constitué de formations sédimentaires trias-liasiques à quaternaires. Plusieurs champs pétrolifères et gazéifères ont été découverts. Par ailleurs, on y trouve des gisements de gypse, de sel, de phosphate et de sables noirs (ilménite et zircon).
Fer

La SNIM est le deuxième employeur du pays, après l’État, avec près de 6 400 employés et une contribution d’environ 6,1 % au produit intérieur brut (PIB). En moyenne, le secteur extractif a représenté 25 % du PIB, 82 % des exportations et 23 % des recettes nationales.
Le Conseil d'administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a accordé en novembre 2017 un prêt de 50 millions de dollars US au profit de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM) afin de permettre à l’entreprise d’améliorer sa compétitivité. Accordé sur le guichet secteur privé de la BAD, le prêt va permettre le financement de l’approfondissement et de l’élargissement d’un chenal d’accès de 25 km au port minéralier de Nouadhibou, la capitale économique du pays.
La réalisation du dragage du chenal a notamment pour objectif de permettre à la SNIM d’augmenter ses exportations de fer à travers le renforcement des infrastructures portuaires qui, à terme, seront en mesure d’accueillir des navires d’une capacité allant jusqu’à 230 000 tonnes, contre un maximum de 150 000 tonnes actuellement. Ce projet de dragage s’inscrit également dans la volonté du gouvernement mauritanien d’appuyer davantage le secteur minier, stratégique pour l’économie du pays. Outre les quelques 380 millions de dollars US de retombées attendues à terme dans le pays, le dragage du chenal vise à rendre l’économie nationale plus résiliente et moins vulnérable aux chocs extérieurs liés la fluctuation du prix du fer.


« Ce projet permettra de renforcer encore plus la contribution du secteur minier mauritanien à la dynamique de croissance du pays », s’est réjoui Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord. D’un coût total de 110 millions de dollars US, ce projet est également cofinancé par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la SNIM, respectivement à hauteur de 55 millions et de 5 millions de dollars.

L’AFD soutient le développement de l’industrie minière mauritanienne à travers un projet d’extension de la mine de Guelb el-Rhein dans le Tiris Zemmour. Contrainte par des capacités de production limitées en minerai enrichi (13 millions de tonnes par an à l’heure actuelle), la SNIM investit depuis 2009 dans le projet Guelb II en cours de finalisation (extension minière et modernisation des infrastructures de support nécessaires à l’accroissement de la production, investissements de 765 millions d’euros au total) pour lui permettre d’augmenter sa production annuelle de 4 millions de tonnes. Elle a par ailleurs démarré un vaste projet de développement (Nouhoudh, investissements estimés à 5 milliards de dollars) dont l’objectif principal est d’atteindre la production de 40 millions de tonnes par an en 2025, rejoignant ainsi le top 5 mondial des producteurs de minerai de fer.
Les principales destinations du fer mauritanien sont la Chine (65,4 %), l’Allemagne (14,3 %) et l’Italie (10,4 %).
Or

Située au milieu de grandes étendues désertiques, à 300 kilomètres au nord-est de Nouakchott dans la région de l’Inchiri, Tasiast est une exploitation à ciel ouvert. L’or que renferme le minerai extrait des fosses est récupéré grâce à une usine pouvant traiter 8000 tonnes par jour ou dans des installations de lixiviation en tas.


Avec des réserves prouvées de 230 tonnes d’or, la mine Kinross de Tasiast entre dans une nouvelle ère d’exploitation. Ayant prévu d’investir quelque 900 millions de dollars dans les installations, le groupe canadien peut entrevoir un quadruplement de la production d’ici 2020, sur la base d’une capacité de traitement de 30000 t/j.



A 25 km au sud-est de Tasiast, Algold, une autre société canadienne, finalise pour la fin 2018 son étude de faisabilité sur la base du permis octroyé par les autorités. Le forage a permis de mettre en évidence un dépôt d’or de haute qualité avec un potentiel de hausse significatif. Selon le calcul initial, la ressource aurifère serait de plus de 600000 onces à une teneur moyenne de 2,29 g/t.
Les exportations de l’or se font majoritairement en direction de la Suisse.
Cuivre
MCM, filiale de First Quantum, a acquis une participation de 80 % de la mine Guelb Moghrein en 2004 avant de la racheter entièrement en 2010. Elle produit environ 15 000 tonnes de concentré de cuivre par mois, emploie plus de 1400 personnes et contribue à l’ensemble de l’économie mauritanienne à raison de 5,6 % du revenu national brut. La Chine est le principal client du cuivre mauritanien.
