HISTOIRE & GÉOGRAPHIE

Géographie

Située dans l’espace sahélo-saharien, la Mauritanie appartient pleinement à cette zone charnière entre le Maghreb arabe et l’Afrique de l’Ouest. Elle est limitée au nord par le Sahara occidental revendiqué par le Maroc, au nord-est par l’Algérie, à l’est par le Mali et au sud-est et au sud par le Sénégal.

A l’ouest, l’océan Atlantique vient s’écraser contre le cordon dunaire qui disparait à partir du Cap Timiris au nord pour laisser la place à des escarpements calcaires formant de belles falaises dans les baies. Sept cents kilomètres de côte offrent une grande façade d’ouverture pour un pays longtemps tourné vers son hinterland.

Pays aux deux tiers désertiques, la Mauritanie a une géographie faite d’une succession de plaines de sable dont la monotonie est rompue par des escarpements rocheux qui affleurent ici et là. Tantôt sous forme de plateaux comme en Adrar, au Tagant ou en Assaba, tantôt sous forme de guelbs, pics rocheux disséminés dans le désert du Tiris Zemmour où la Kédia d’Idjill culmine à 915 m.

La chaine des Mauritanides, relief appalachien, affleure entre le Gorgol au sud et le Tiris au nord, sous forme de monticules, de guelbs et tantôt de regs, vastes étendues pierreuses qui font la personnalité de régions comme l’Inchiri.

Au sud, la plaine alluviale du fleuve Sénégal, appelée Chemama ou Walo selon les régions, est constituée d’un sol noir et riche en sels minéraux favorable à l’agriculture. C’est ici d’ailleurs que se situe le grenier de la Mauritanie. Dans le passé, les céréales traditionnelles comme le mil et le sorgho étaient les principales productions de la zone.

La construction de barrages – Diama à l’embouchure pour barrer la salinisation par l’Océan atlantique et Manantali vers la source pour réguler l’alimentation du fleuve -, a permis de développer une agriculture commerciale et diversifier la production pour répondre à la demande des marchés locaux et internationaux.

 

Climat

Pays sahélo-saharien, c’est d’abord le règne du soleil donc de la chaleur et de la clarté. Pourtant il ne fait pas chaud partout et tout le temps.

La façade atlantique possède un climat adouci par les brises marines. Cette influence se manifeste aussi par la fréquence de la brume donc de l’humidité de l’air qui compense le déficit de pluie sur les côtes. Le pays est arrosé entre juin et septembre, au cours de la saison d’hivernage et ce qui apparait localement comme un déluge correspond en fait à une pluie de 60 mm, voire un peu plus. C’est que l’isohyète de 150 mm par an ne couvre que le tiers du territoire, tandis qu’au sud la région du Guidimakha est relativement bien arrosée (350 mm par an).

C’est sans doute la précarité du climat et sa sécheresse qui expliquent la faible densité du pays. La Mauritanie a subi de plein fouet toutes les fortes sécheresses qui ont frappé le Sahel. Les conséquences ont été très lourdes avec notamment la destruction du tissu économique traditionnel et l’abandon des activités comme l’élevage et l’agriculture. Mais le grand effet restera l’exode rural qui va dépeupler les campagnes au profit des centres urbains mal préparés à cet effet.

 

Histoire

Sur cette terre aujourd’hui désertique se sont succédées quelques grandes civilisations à travers le temps.

D’abord au Néolithique. Huit mille ans avant l’ère chrétienne, des peuples de chasseurs viennent s’installer non loin des lacs, témoignages d’un temps humide et prospère. Avec la découverte de la poterie (vers 4000 avant J.-C.), l’autonomie de ces populations est multipliée notamment par la possibilité de stocker et de conserver les aliments.

Mais l’assèchement des lagunes suite à différents cycles de sécheresse qui s’étendent sur les siècles obligent petit à petit ces premières populations à descendre vers le sud, alors que d’autres populations arrivent déjà avec une monture plus adaptée aux rigueurs du climat. L’introduction du dromadaire dans cet espace va lui donner une nouvelle configuration.

C’est désormais le mode de vie lié à l’élevage et à la transhumance qui l’emporte. Il nécessite les déplacements plus ou moins longs mais surtout la disponibilité de l’eau. La maitrise de l’eau passe par l’exploitation des nappes phréatiques et/ou souterraines.

Des Ksours apparaissent çà et là. Témoins de ces établissements humains, les vestiges encore visibles des anciennes activités (poterie, peintures rupestres, cimetières, villages…).

Cet espace sahélo-saharien prend inexorablement la forme qui deviendra la sienne : un espace d’échanges, de cultures et de rayonnements.

Dès le Moyen-Âge, le commerce transsaharien profite aux cités montantes comme Walata, Tichitt, Wadane et Chinguitty. Mais il fait d’abord le bonheur de cités aujourd’hui disparues comme Koumbi Saleh, Tegdaoust, Kasr el Barka et Azougui.

Autour de ces cités se développent des autorités qui finissent par imposer des pouvoirs structurés. C’est le cas d’abord de Koumbi Saleh qui est la capitale du premier Etat noir de la région ouest-africaine : le Ghana. Situé dans le sud-est mauritanien – dans la région du Hodh actuel -, le Ghana rayonne pour devenir un empire dont l’aura dépasse largement les frontières de l’Afrique sahélienne.

Il inspire de nombreux écrivains et voyageurs arabes qui en font une description parfois exagérée, notamment de sa richesse quand ils disent que « l’or y pousse comme les légumes ». Les frasques de Kaya Magan Cissé peuplent encore les imaginaires des historiens de la région. C’est en mémoire de cet empire que le Président Kwamé Nkrumah, panafricaniste pionnier, avait choisi le nom de Ghana pour remplacer l’appellation Gold Coast.

C’est aussi sur les cendres de l’Empire du Ghana que vont se constituer et se construire les grands empires sahéliens (Mali et Songhaï).

Entre le 10ème et le 11ème siècle va se constituer, autour de Tegdaoust, une alliance tribale regroupant les Sanhaja, les Gdala et les Messoufa, des tribus berbères habitants cette région depuis très longtemps.

Ces tribus trouvent un allié solide dans ce qui devait être le Royaume du Tékrour, à l’époque encore embryonnaire.

En début d’islamisation, ces tribus voient naitre en leur sein un mouvement de réforme pratiquant un Islam rigoureux et austère qu’ils entendent imposer aux leurs : Al Mourabitoune, les Almoravides.

Partis des côtes atlantiques, ils étendent rapidement leurs conquêtes vers l’Est, puis le Nord et le Sud. Si bien qu’en moins d’une quinzaine d’années, ils contrôlent un territoire qui va de l’Andalousie en Espagne aux confins du fleuve Sénégal. L’un de leurs chefs, Youssouf Ibn Tachifine, fonde Marrakech et en fait une capitale.

Un deuxième, Abu Bekr Ibn Amer, revient ici pour mater une révolte perpétrée par une partie des tribus, et reste pour asseoir une autorité sur cette partie du territoire. Mais il est tué en 1088 sur les hauteurs du Tagant avant de parfaire son entreprise.

Le pays est alors morcelé en petites principautés qui se font la guerre de temps en temps quand elles ne doivent pas faire face à l’étranger.

A partir du 14ème siècle survient une vague de peuplements arabes venus de la Péninsule après avoir traversé une partie de l’Afrique du Nord sans pouvoir s’établir. Ce sont les Hassanes qui apportent avec eux une langue et un ordre.

Après plusieurs guerres d’établissement, ils imposent le Hassaniya dérivé de l’arabe classique comme langue dominante. C’est suite à ces guerres que naissent les émirats (Trarza, Brakna, Adrar et Tagant), et surtout l’ordre social qui va hiérarchiser la société Bidhâne (Maure), très emprunté à celui des sociétés africaines (Peulhs, Soninkés et Wolofs).

Les guerres intestines et les conquêtes successives ont déjà créé une situation d’instabilité qui va largement profiter au commerce colonial qui s’installait déjà sur les rives de l’Atlantique. Le détournement du commerce vers les côtes détruit les routes traditionnelles et ouvre la voie à une mondialisation avant terme. La période coloniale qui s’en suit ne se fait pas sans heurts.

La colonisation de la Mauritanie s’étale sur plus d’un siècle. La résistance va même survivre pour s’exprimer à travers le refus de l’administration et de l’école françaises.

Pourtant en 1903, la Mauritanie accède au statut de protectorat, puis à celui de territoire civil en 1904, puis colonie en 1920. Le 27 octobre 1946, elle obtient le statut de territoire d’Outre-Mer, ce qui lui donne la possibilité d’avoir un député à l’Assemblée nationale française.

Le 28 novembre 1958, la République islamique de Mauritanie est proclamée pour devenir l’un des Etats autonomes membres de la Communauté française.

La Mauritanie est indépendante le 28 novembre 1960 et sa capitale est Nouakchott.

La Mauritanie n’est donc pas un accident de l’Histoire, encore moins une aberration de la géographie. Riche de sa diversité culturelle et ethnique, elle fonde sa fierté sur une histoire héroïque partagée. C’est ce passé et cette diversité sociale qui en font cette terre de convergence et d’entente qu’elle est aujourd’hui.

 

Chefs d’Etat

Moktar Ould Daddah (1960-1978)

Moustapha Ould Mohamed Saleck (1978-1979)

Mohamed Khouna Ould Haïdalla (1980-1984)

Moawiya Ould Sid’Ahmed Taya (1984-2005)

Ely Ould Mohamed Val (2005-2007)

Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (2007-2008)

Mohamed Ould Abdel Aziz dirige le pays depuis le 6 août 2008. En juillet 2009, il est élu Président de la République au premier tour d’une élection organisée par un gouvernement d’union nationale. Il a été réélu en juin 2014 pour un second mandat.

 

Population et Langues

Maures (75%)

Pulaar, Soninké, Wolof (25%)

La langue officielle est l’arabe. Le pulaar, le soninké et le wolof sont des langues nationales. Le français reste une langue de communication très utilisée.

 

Religion

L’islam pratiqué en Mauritanie est sunnite malékite. Chinguetti, septième ville sainte de l’islam, possède plusieurs bibliothèques renfermant des trésors sous forme de manuscrits, la plupart du temps remarquablement conservés.

 

Economie et société

Le secteur primaire, dont dépend plus de 50 % de la population, a une contribution grandissante à la croissance depuis 2014, devenant ainsi le deuxième contributeur au PIB réel après le secteur tertiaire, et devant le secteur secondaire. La progression du secteur primaire procède de la volonté des autorités nationales de diversifier l’économie mauritanienne et de l’affranchir de sa forte dépendance à l’extraction minière. Dans cette perspective, ce secteur a bénéficié d’efforts particuliers de la part du gouvernement. Dans le domaine agricole, le gouvernement a ainsi soutenu les projets et initiatives visant à accroître les superficies cultivables, mais aussi relatifs à la maîtrise des eaux, à la préservation du milieu agricole, à la recherche et l’innovation. Pour asseoir une transparence au niveau de la gestion technique des pêcheries d’une part, et des revenus tirés de la pêche d’autre part, la Mauritanie a par ailleurs été le premier pays à s’engager au niveau régional pour un plaidoyer en faveur de l’Initiative pour la transparence dans le secteur des pêches (FITI).

On note par ailleurs la poursuite de la consolidation de la tertiarisation de l’économie mauritanienne. En effet, au cours des dernières années, le secteur tertiaire est devenu le principal moteur de la croissance avec en moyenne une part de 35 % dans le PIB réel. L’essor du secteur tertiaire est tiré par le commerce, les autres services (tels que la banque, l’assurance, les nouvelles technologies de l’information et de communication) ainsi que les télécommunications. Concernant les activités de commerce et de services, la révision du code des investissements a amélioré le régime concurrentiel du pays. Du côté de la demande, les dépenses gouvernementales (fonctionnement et d’investissement) représentent environ un tiers du PIB. Les efforts de rationalisation et d’optimisation de la gestion des finances publiques, engagés depuis 2015, se poursuivent.

Pour la troisième année consécutive, la Mauritanie a progressé dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, grâce à ses réformes structurelles visant à assainir l’environnement des affaires pour promouvoir la création d’entreprises et l’investissement.

Dans le rapport 2018, elle a ainsi gagné 10 places en se classant 150e sur 190 pays. Elle entend néanmoins poursuivre ses efforts pour lever les contraintes au développement des affaires, que sont l’accès au financement, le déficit d’infrastructures, et la corruption. En janvier 2017, le pays s’est doté d’une loi sur le partenariat public-privé.

Echanges

L’Europe reste le premier partenaire commercial, en absorbant ainsi 52,9 % des échanges extérieurs. L’Espagne (16,5 %), la Suisse (14,1%), la France (11,0%), le Pays-Bas (10,9%) et la Belgique (10,5 %) sont les principaux partenaires européens de la Mauritanie.

L’Asie, avec 28,1 % des échanges reste le deuxième partenaire. La Chine (66,6 %) et le Japon (21,9 %) sont les principaux partenaires asiatiques de la Mauritanie.

La part de l’Afrique dans les échanges est évaluée à 8,2 % au troisième trimestre 2017. Les échanges se font principalement avec le Royaume du Maroc (35,3 %), la Côte d’Ivoire (22,6%) et le Nigéria (9,2%).

Le Moyen Orient représente 8,1 % des échanges sur le troisième trimestre 2017. Les Emirats Arabes Unis totalisent plus de 97,4 % des échanges avec cette région.

Le continent américain totalise 2,2 % de la valeur globale des échanges.

Les exportations sur le troisième trimestre 2017 sont composées essentiellement de produits de la pêche (45,7 %), de minerais de fer (25,8 %), de l’or (17,1%) et de cuivre (10,9%). Par destination, les exportations ont été majoritairement orientées vers l’Europe (48,5 %) et l’Asie (43,1 %).

Au cours du troisième trimestre de 2017, selon l’origine des importations, les principaux fournisseurs de la Mauritanie sont l’Europe (56,4%), l’Asie (16,1 %) et le Moyen Orient (14,1%).

Monnaie

Le Président de la République, dans son discours du 28 novembre 2017 à l’occasion du 57ème anniversaire de l’Indépendance nationale, a pris la décision d’une démonétisation caractérisée par le changement de l’étalon de l’Ouguiya (MRU) ; le changement de toute la gamme de billets (adoption du polymère comme seul substrat) et le changement de toute la gamme des pièces.

La monnaie nouvellement étalonnée a un cours légal depuis le 1er janvier 2018 et la base du changement de l’étalon a consisté à diviser la monnaie ancienne par dix. Ce changement d’étalon n’affecte pas le nom de la monnaie nationale qui reste l’Ouguiya.

L’économie mauritanienne a fortement évolué durant les deux dernières décennies. Le niveau des réserves internationales de change est passé de 31,7 Millions de USD en 2003 à 860 Millions de US en 2017. Les recettes en devises annuellement encaissées ont occasionné des émissions d’Ouguiya, (plus de 160 Milliards d’Ouguiya en octobre 2017) injectées dans une économie où le cash est prépondérant avec un faible taux de bancarisation (de l’ordre de 18%).

Au cours de la période du 1er janvier au 30 juin 2018, un symbole temporaire de la monnaie (A-UM) sera utilisé pour désigner l’ancienne Ouguiya et le symbole de NUM pour l’Ouguiya rebasée. Ces symboles seront utilisés à des fins de double affichage des prix. Le symbole (N-UM) sera utilisé temporairement durant les six mois de la phase de transition. Après cette période, le symbole UM restera l’unique symbole utilisé comme référence à la monnaie rebasée.